Malgré mes mésaventures de la veille et mon dimanche de galères aux JO, je suis bien décidée à ne pas me laisser abattre, et le lundi 6 août, je repars à l’assaut du parc olympique. Cette fois, j’ai décidé d’adopter une technique différente. La pancarte « French girl gives a smile for a free ticket”, c’est fini ; je l’ai tout de même dans mon sac au cas ou, pour finir de convaincre un éventuel donateur ou pour bien montrer qu’il n’y a pas d’échange d’argent, cette pratique étant très mal vue en Angleterre. Je me positionne à la sortie du métro avant tout contrôle de billet, et toujours le plus loin possible d‘un flic ou d’un volontaire, ou de tout être humain qui porte un uniforme. Et je parle bien fort et bien distinctement afin que le maximum de gens m’entendent « Have you got an extra ticket please, hello, spare ticket please for me… » ; quand je vois des Français arborant le drapeau ou habillés de tee-shirts tricolores, je sors la version française : « Auriez-vous un ticket en plus s’il vous plaît ? » Et dès que quelqu’un portant un quelconque uniforme passe près de moi, je me tais et sors mon portable pour faire semblant que je suis occupée. Parfois l’un deux me demande d’avancer alors je dis que j’attends quelqu’un, ce qui est totalement vrai d’ailleurs, sauf que je ne connais pas encore cette personne que j’attends et qui me donnera un billet gratuit pour rentrer. Bref, les JO, je suis une grande fan et je suis venue pour les voir peu importe comment je dois m’y prendre alors si les Anglais n’adhèrent pas au concept de donner un ticket gratuit à quelqu’un et que je dois me cacher et me la jouer clandestine pour aller voir les athlètes, c’est donc ce que je ferai. Et ce n’est pas non plus leur menace de la veille de 20 000 livres sterling voire de prison qui me feront reculer. Ceci dit, j’essaie de me faire remarquer le moins possible.
Et ça marche, un Uruguayen retraité se fait le plaisir de me donner un ticket de water polo. Je discute avec lui en rentrant dans le parc olympique. Lui aussi déplore que les Jeux ne se soient pas déroulés à Paris car il est un grand amateur de notre gastronomie et aime inviter sa femme à la Tour d’argent quand il visite notre belle capitale. Et alors qu’il va voir de la natation, je me dirige vers le stade olympique. Qui veut du water polo en échange de l’athlétisme ? Personne ! Il y a là un couple qui compte bien revendre ses deux billets 200 livres pièce au lieu de 50. Et un Polonais sympathique me dit OK, j’ai un ticket en plus pour l’athlétisme, je te le donne gratuit et tu m’achètes une bière et un verre de vin. OK, c’est un bon deal, j’accepte aussitôt et lui emboîte le pas dans le stade. Ce Polonais qui parle assez bien anglais, est un peu comme moi et aime bien être assis bien plus bas que ce qu’indique son billet.
Puis après lui avoir offert ses boissons, nous nous dirigeons vers le lieu de remise de médailles. Car si on a loupé Usain Bolt hier alors qu’il courait le 100 mètres, ce soir, on a la chance de le voir pour la cérémonie des médailles ; sans doute une bonne façon de partager les stars avec plus de monde. Et hop ni vu ni connu je me faufile dans la partie accréditations pour voir Usain Bolt de bien près ! Il fait toujours un peu le guignol mais c’est une légende. Et je reste donc la pour voir le reste de la soirée d’athlétisme. Superbe vue sous la loge de la Reine.
Dans les moments forts de la soirée, le Français Mahiedine Mekhissi-Benabbad remporte la médaille d’argent entre deux kenyans pour le 3000 mètres steeple. C’est d’ailleurs une course très intéressante, les filles font cette course sous mes yeux et c’est une Russe qui gagne.
Quant au plus grand moment d’émotion de cette soirée, on le doit au Dominicain Felix Sanchez, qui remporte l’or pour le 400 mètres haie et qui pleure de sa remise de médaille jusqu’à la fin de son hymne national, si sincèrement que tout le stade verse une larme.
Après la finale du 400 mètres hommes, retour à la maison car il fait 17 degrés dans le stade et quand on ne court pas, on se caille sérieusement !
Par Emilyz
Globe-trotteuse, digital nomade et créatrice de contenu, Emily parcourt le monde et partage ses passions pour le voyage et le cinéma ainsi que ses bons plans.
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