Le confinement en France, comment ça se passe, comment les Français le vivent-ils? Et quel est leur avis sur le confinement massif? C’est ce que j’ai voulu savoir. J’ai donc recherché des avis sur leur façon de vivre et de voir le confinement et des témoignages parmi mes amis et dans la communauté des blogueurs de voyage. De plus, les deux premiers témoignages sont des voyageurs qui sont aussi des travailleurs de première ligne durant cette crise du coronavirus car ils sont infirmier et aides-soignants.
Voici les questions que je leur ai posées. N’hésitez pas vous aussi à me donner votre avis sur le confinement en commentaire.
Présentation : prénom, âge, métier, nationalité, lieu de résidence et lieu de confinement actuel.
Quelles sont les conditions du confinement où vous êtes ?
Avez-vous dû rentrer de voyage ou annuler un voyage ?
Quel est votre métier ? Comment vivez-vous la crise actuelle, comment cela impacte votre vie ?
Comment vivez-vous le confinement ? D’une façon pratique : que faites-vous de vos journées ? Et d’une façon psychologique : comment cela vous affecte-t-il moralement ?
Et que pensez-vous du confinement massif en soi ?
Voici leurs témoignages :
VOIR TOUS MES ARTICLES SUR LA CRISE DU CORONAVIRUS ET LE CONFINEMENT
Sandrine et Pascal, aides-soignants à Nice
Sandrine (40 ans) et Pascal (52 ans) sont aides-soignants en réanimation et au bloc opératoire à Nice. Ils ont un un blog voyage Dreams World. Voici leur témoignage :
Le coronavirus ! Nous nous en souviendrons toute notre vie, c’est sûr…
Début mars, nous sommes partis pour un road trip en Jordanie, que nous programmions depuis des mois. Avant de partir, le coronavirus commence à être présent en Europe et après avoir pris conseil auprès de l’ambassade de France, nous partons ! Tout le début de notre voyage s’est très bien passé ! Après avoir découvert Pétra, nous prenons la route en direction du Sud et du désert du Wadi Rum. C’est à ce moment-là, que l’actualité nous a rattrapée ! Nous recevons un mail de notre comparateur de voyage, qui nous dit que les frontières de la Jordanie vont fermer et nous devons rentrer. Nous sommes samedi et les frontières ferment le lendemain à 0 h 00. Nous sommes dans l’obligation de remonter dans le Nord pour nous rendre à l’aéroport. Tout le long de la route, nous essayons en vain, de joindre Turkish Airlines. En Jordanie, aucun bureau de compagnies aériennes ne se trouvent dans l’aéroport…la galère commence !
En premier lieu, nous décidons de nous rendre dans les bureaux de Turkish Airlines qui se trouvent dans le centre d’Aman. On nous informe que peut être il y aura un vol à 2 h du matin et qu’on nous appellera…Bien entendu ils ne nous appelleront jamais !
En second, nous décidons de nous rendre auprès de l’ambassade Française. Ils nous reçoivent, nous recensent et nous conseillent de trouver un avion vers la France coûte que coûte ! Ils nous informent aussi que l’ambassade à installer un comptoir à l’aéroport pour nous aider.
Nous nous rendons donc à l’aéroport. Et là nous retrouvons une centaine de Français. Après avoir discuté avec eux, dont certains sont là depuis plusieurs heures, nous comprenons que l’ambassade ne les aide pas. C’est à nous de trouver une solution. Nous cherchons un retour pour la France, mais horreur ! Les compagnies aériennes en profitent pour faire flamber les prix…une honte ! Nous trouvons des avions à près de 2000 € pour un retour Aman – Paris… L’ambassade nous met la pression pour prendre ces avions hors de prix. Ce que nous ne faisons pas, car il s’agit d’un avion proposé par Turkish Airlines. Et nous savons que la Turquie ne veut aucun Français dans ses avions. Donc nous aurions payé 2000 € pour ne pas arriver à destination…Dans le choix des avions il faut faire attention à tout ! Où sont les escales ? Quelle compagnie ?
Dans la nuit enfin une bonne nouvelle ! Air Emirates a rajouté un vol ! Celui-ci fait escale à Dubaï avant d’aller à Paris et le prix du vol est de 600 €. Nous sommes une trentaine de Français à choisir ce vol. Et nous croiserons les doigts et les fesses, jusqu’à ce que nous arrivions à Paris ! Nous arrivons au premier jour de confinement sur le sol Parisien. Et là il nous faut encore trouver une solution pour rentrer à Nice. D’autant plus que nous sommes réquisitionnés pour aller travailler à l’hôpital. Sachons-le cela ne nous aura absolument pas aidé pour rentrer. Nous trouvons un vol easyJet pour le lendemain. Il nous faut passer une nuit à l’hôtel autour des aéroports. Une vraie galère quand on sait que tout a été fermé et que pour manger nous avons eu du mal à trouver un petit sandwich…
Mais bon le lendemain nous sommes rentrés et le sur lendemain nous étions dans nos services respectifs pour prendre soin des patients infectés par le Covid-19 ! Et là c’est une nouvelle aventure qui commençait. Sandrine travaille en réanimation et Pascal au bloc opératoire. Et notre vécu dans notre profession est complètement différent. Pascal a vu un ralentissement certain de l’activité dans le bloc opératoire. Et une partie du bloc à du accueillir les patients dits « normaux » en réanimation. Quant à moi Sandrine je travaille en réanimation. Et donc je suis arrivée dans un grand chamboulement de mon service. En effet, nos lits n’étaient pas tous ouverts depuis plusieurs années, faute de personnel soignant et de médecins en nombre. Mais suite aux réquisitions qui ont été faites, nous avons dû équiper de nouvelles chambres dans l’urgence afin d’augmenter notre capacité d’accueil. Ce n’est pas la première fois que nous connaissions cette situation. En effet lors des attentats de Nice sur la Promenade des anglais, nous avions déjà effectué cette opération. Très vite, nous avons vu arriver les premiers patients atteints par le Covid-19. Et très vite nous avons rempli les lits. Mais nous travaillons avec peu de moyen. Manque de masques, de sur blouses, de lunettes de protection, de matériel médical. Grâce à l’initiative d’une de mes amis et collègue, qui a crée un groupe sur Facebook de solidarité, nous avons réussi à avoir un peu de matériel. Mais il en manque toujours.
Bref les conditions sont difficiles mais je ne vous apprends rien. Et ce qui me révolte le plus c’est qu’outre le manque de matériel, je vois sans cesse des gens braver le confinement pour sortir. Nous sommes aujourd’hui à 15 jours de la fin de ce confinement. Et quand je vois qu’il y a des bouchons sur l’autoroute un vendredi soir…je suis assez étonnée…Même si les gens émettent des doutes, c’est une certitude, le confinement est bénéfique. Oui nous avons travaillé et nous avions un lien social. Mais sortir de nos travails difficiles moralement. Voir la mort en face chaque jour et ne pas pouvoir s’évader le temps d’une balade en bord de mer. Tout cela fait que pour nous aussi le confinement est difficile à vivre.
J’ai peur pour notre avenir à tous. Peur que suite, au déconfinement, le nombre de cas reviennent à la hausse. Peur pour notre économie…toutes ces aides nécessaires, ne vont-elles pas effondrer la France ? Je suis certaine que notre gouvernement va céder à la pression de la majorité et aux pressions économiques. Mais à mon humble avis, il serait plus sérieux de ne pas ouvrir les lieux publics comme les restaurants, les boites de nuits…tous les lieux qui rassemblent du monde. Et personnellement, je les éviterais même s’ils sont autorisés et même si nous mettons de la distance avec des tables par exemple.
Et puis je suis avant tout une voyageuse, une aventurière. Et oui j’en ai marre d’être enfermée ! J’ai hâte de voyager à nouveau ! Et même si nous devons nous limiter à la France, cela ne nous dérange pas. Nous vivons dans l’un des plus beaux pays au monde. En tous cas, ce qui est sûr c’est que malgré toutes mes peurs, j’ai hâte de retrouver une vie normale et insouciante. Si cela est possible ?
Jerson infirmier à Vienne
Jerson Aristofennes est né en Colombie, de nationalité franco-colombienne. Il a 40 ans. Il réside en France. Il est confiné dans la ville de Vienne, près de Lyon. Il est infirmier de profession et blogueur voyage sur blogtrip.fr et voici son instagram @aristofennes. Voici son témoignage où il parle de notamment son burn out dans le service de réanimation :
Personnellement, je pense avoir des conditions de confinement plutôt agréables si l’on peut dire. Je suis dans les hauteurs de la ville de Vienne, entouré d’arbres, d’un jardin et un potager. J’ai aussi des voisins très chaleureux et bienveillants.
Je venais juste de rentrer d’un voyage de 17 jours en Colombie avant que toute cette folie du Covid démarre. J’ai dû aussi annuler un voyage entre amis à Majorque aux îles Baléares. À voir si la situation actuelle va impacter un voyage au Portugal prévu en octobre.
Je suis infirmier de profession, mais j’ai aussi une passion-travail en tant qu’entrepreneur, comme créateur de contenu web (blogueur voyage). Infirmier dans un service de réanimation dans la région lyonnaise, cette crise a complètement altéré ma façon de travailler. D’abord, nous étions dans une étape très anxiogène de ne pas savoir avec certitude la magnitude de la pandémie. La crise sanitaire en France due au Covid 19 a été très focalisée dans un premier temps sur la région du Nord-est. Ceci a donné le temps aux autorités sanitaires de la région Auvergne-Rhône Alpes, de mieux préparer l’arrivée de la vague des patients atteints par l’infection. Néanmoins dans le service de réanimation on a dû s’adapter assez rapidement aux nouvelles mesures sanitaires. Ainsi nous avons fait face au manque de matériel médical qui a pris tout le système de santé au dépourvu. Ensuite, il faut dire aussi que cet évènement est arrivé au même temps que je traversais une difficulté personnelle dans mon travail, m’obligeant de m’éloigner du service par burnout.
Finalement, même si en tant que soignants nous sommes formés pour ce type d’événements, on est loin d’imaginer qu’une situation pareille pourrait arriver un jour. Il est très difficile d’être soignant et donc en première ligne du risque infectieux. En plus, en ce qui me concerne, j’ai eu le sentiment d’abandonner mes collègues en pleine crise, mais je n’avais pas le choix.
Maintenant je le vis plutôt bien malgré tout (pandémie et burnout). J’ai la chance de pouvoir sortir et respirer dans le jardin et de ne pas me sentir oppressé. Je n’imagine même pas de rester dans un appartement en pleine ville en ce moment. En plus, nous restons très solidaires dans le voisinage et ça me fait plaisir de voir autant d’humanité.
En ce qui concerne les activités, je profite de mon temps pour avancer dans mon loisir de la création du contenu web. J’ai profité pour refaire entièrement mon blog en espagnol blogtrip.org et d’avancer dans l’édition des milliers de photographies et des vidéos de voyage accumulées depuis longtemps faute de temps.
Niveau psychologique j’étais tellement mal dans mon travail avant la pandémie, que même en confinement je me sens beaucoup mieux. J’espère que la situation des soignants changera rapidement. Cette crise actuelle n’a fait que me confirmer l’importance de toujours chercher le bien-être. D’ailleurs, je crois fortement que l’humanité a pris le chemin erroné de croissance et qu’il faut absolument changer nos habitudes de vie.
Concernant le confinement massif, c’est une mesure absolument nécessaire pour sauver le maximum de vies. Nous constatons avec tristesse ce qui se passe dans des pays comme le Brésil ou les États-Unis, où les chiffres des personnes décédées sont ahurissants à cause de mesures irresponsables. Il faut donner priorité à la vie et arrêter d’axer l’humanité sur l’argent.
Lucie à la campagne en Charente-Maritime
Lucie a 33 ans, elle est française. Elle est blogueuse de voyage et parle beaucoup de confinement aussi sur son nouveau site Iamenough.fr et sur son instagram @lucie.aidart. Elle est actuellement confinée sur son lieu de résidence, dans la maison de son papa, à la campagne en Charente-Maritime. Voici son témoignage :
Je suis dans une petite maison, avec un petit jardin à la campagne. La Charente-Maritime est assez peu touchée, mais nous sommes sous le régime strict de confinement français, avec des sorties très spécifiques autorisées et un kilomètre d’autorisation de marche autour du domicile pendant une heure par jour. J’ai accès à un petit coin de campagne, habitant en bordure de la ville.
Je vis cette crise plutôt très bien, ayant fait un travail personnel important sur moi et sachant contrôler et vivre mes émotions au quotidien, en fonction des événements extérieurs. Evidemment, il y a des hauts et des bas, et des éléments que je ne maîtrise pas, mais j’ai choisi de regarder le côté positif des choses, de me concentrer sur le positif des événements et de ne pas ruminer sur ce que je ne peux pas changer ou contrôler. J’adapte ma routine.
Je devais m’expatrier en Ecosse au début du mois d’avril. J’ai évidemment dû renoncer (temporairement) à mon projet d’expatriation, mais cela me rappelle ce que je veux vraiment et ce qui n’est pas important. J’ai annulé mes billets de train pour Edimbourg, je suis l’un des cours que j’avais prévu sur place en ligne, et j’ai reporté quelques obligations santé à plus tard; voilà pour les impacts purement pratiques. Je suis en congé sabbatique jusqu’au mois de mai, donc je fais partie des chanceux du confinement, qui peuvent profiter du temps pour ralentir et travailler sur eux-mêmes et sur leurs peurs.
Je vis donc très bien le confinement sur le plan psychologique. J’ai quelques troubles du sommeil (insomnies, cauchemars, hypersomnie), mais cela ne m’inquiète pas plus que cela et j’essaie de suivre mon moral et mes envies au jour le jour.
Pour ce qui est de ma routine, je me réveille, je danse comme une folle dans ma chambre, j’écris mes gratitudes du jour en regardant les oiseaux par la fenêtre et en buvant mon thé, je fais du yoga, je travaille sur un projet d’écriture. L’après-midi, je travaille, je lis, j’écoute des podcasts, je suis des cours en ligne, je fais le ménage, je jardine, et je vais marcher une heure par jour, sans croiser personne dans ma campagne. Le soir, je regarde un peu les actualités, j’écoute des concerts en live d’artistes depuis leur salon et je regarde Netflix. Les journées sont plutôt douces et j’en suis très chanceuse!
À propos du confinement massif en soi, je n’ai pas les connaissances scientifiques pour juger ce choix. J’accepte la situation, tout en continuant de me renseigner sur l’actualité depuis des sources sûres, car il n’est pas question que ce confinement endorme mon engagement ou mes convictions politiques. Mais il y aura un après, qui viendra bien assez tôt. Pour le moment, si c’est la manière choisie pour sauver des vies, je l’accepte sans jugement et je fais ma part, sans lutter.
J’ai l’impression que le monde entier se retrouve en sabbatique, un peu comme moi, même si je sais bien que ce n’est qu’une partie du monde plutôt chanceuse qui est dans une véritable pause. La fin de mon sabbatique approchant, travaillant à la base dans le domaine du tourisme (j’étais blogueuse de voyage et freelance sur les thématiques du tourisme) et ayant perdu tous mes revenus dans ce domaine, je vais envisager un virage professionnel. J’ai de la chance d’envisager cette reconversion depuis plusieurs mois et la situation actuelle ne fait que confirmer que mon intuition était valide. J’ai personnellement hâte de vivre ce nouveau challenge et de m’adapter à ce nouveau monde, même si je sais que cela ne sera pas toujours facile, financièrement notamment. Je souhaite bon courage à tous ceux et celles qui doivent envisager une reconversion professionnelle forcée.
Alexandre en famille à Bordeaux
Alexandre est Français, il a 43 ans. Il est le créateur du blog Voyage en français. Il est actuellement confiné avec sa femme et son fils de 6 ans dans leur maison à Bordeaux. Voici son témoignage :
Je suis rentré tout juste d’un voyage aux USA et aux Bahamas. Et je devais partir fin mai début juin aux USA, mais ce sera impossible.
Je suis à la fois blogueur de voyage et chef d’entreprise d’agences de voyage réceptives aux Etats-Unis. Ainsi cette crise impacte à 200% mon entreprise puisque l’on ne gagne plus d’argent vu que les français ne peuvent plus aller aux Etats-Unis. Ainsi toute mon équipe est au chômage partiel et pour de nombreux mois je pense.
Je vis plutôt bien le confinement car j’ai une jolie maison avec un jardin. Comme je ne relâche pas mon travail, les journées passent trop vite entre mon travail, la maison à s’occuper et mon fils à gérer avec notamment l’école à lui faire. Cela a été dur les 3-4 premiers jours puis ensuite je me suis fait à cette idée.
Maintenant j’ai hâte de pouvoir sortir sans avoir besoin d’autorisation et surtout hâte de revoir les potes et mener la vie d’avant avec sorties, voyages et revoir mon équipe au bureau avec moi ! Mais bon je sais que ça va être très long et qu’il va falloir être très patient.
Le confinement massif en soi ? C’est ce qu’il fallait faire mais on aurait du le faire encore un peu plus tôt !
Cécile et Quentin à Toulouse après un retour d’Argentine
Cécile et Quentin ont 30 ans. Ils sont Cadres commerciaux, en congé sans solde. Ils ont du rentrer plus tôt de leur tour du monde d’un an et demi depuis octobre 2018. Ils ont un blog voyage Destination tour du monde destinationtourdumonde.com et instagram instagram.com/destinationtourdumonde. Ils sont confinés près de Toulouse. Voici leur témoignage :
Après deux semaines de doute, bloqués en Argentine, on a finalement pu rentrer en France le 30 mars. Depuis, nous sommes confinés chez mes parents (Cécile) près de Toulouse.
On n’avait pas imaginé un retour comme celui là ! On avait plutôt pensé à un grand tour de France pour retrouver nos proches. Mais très honnêtement, notre confinement se passe super bien. On a la chance d’être dans une maison avec jardin avec ma famille (Cécile). On essaie de sortir le moins possible; nous sommes sortis pour aller chez le médecin et faire un test Covid-19 (nous sommes négatifs). Ma mère fait les courses tous les 10 jours. Pour ne pas devenir fou, on essaie de s’imposer un rythme de journée.
Notre tour du monde devait se terminer le 16 juin 2020. Malheureusement, nous avons dû arrêter notre vadrouille le 15 mars 2020, soit 3 mois plus tôt, à Salta en Argentine. Ensuite, nous avons galéré 2 semaines à rejoindre Buenos Aires puis la France. Nous sommes certes déçus d’être rentrés plus tôt que prévu mais au final, le retour n’est pas si difficile. Parce que : 1. nous avons déjà bien profité de notre voyage pendant 18 mois. 2. il y a des gens dans des situations bien plus difficiles que la nôtre 3. Nous avions décidé de rentrer suite au Covid-19 et ayant mis 2 semaines à pouvoir rentrer, la pression était forte et nous étions soulagés une fois en France. Certains sont restés sur place en Argentine mais nous, nous avons décidé de rentrer. Au début, on pensait que le virus resterait en Asie. Ensuite, quand on a vu que ça se propageait en Europe, on a commencé à s’inquiéter. Mais force était de constater que n’ayant pas encore de cas (ou très peu) en Amérique latine, on était mieux en Argentine qu’en France. Finalement, les jours passant et l’Argentine se fermant assez rapidement, on s’est dit qu’il serait mieux de rentrer. Déjà, parce qu’il est impensable pour nous de prendre un lit d’hôpital d’un argentin et parce qu’on ne connaît pas leur système de santé, on préfère être hospitalisé en France.
Nous avons dû rentrer plus tôt en France et le Covid-19 n’a fait qu’avancer de 2 mois et demi notre retour. Certes, nous ne vivons pas notre retour de la même manière qu’on l’aurait fait en temps normal, mais ça nous permet de faire d’autres choses. On prend le temps d’avancer sur notre blog voyage, de faire du sport, de la méditation, de partager des moments en famille, de discuter avec nos amis sur skype, de bien cuisiner et manger. Très honnêtement, on vit très bien ce confinement même si c’est étrange de ne pas pouvoir sortir de chez soi et voir du monde. Dès le début, on s’est dit “ça ne sert à rien de lutter, vivons cela comme une opportunité”.
Au début, on a eu beaucoup de mal à récupérer du décalage horaire et surtout de tout le stress accumulé. On s’endormait puis on se réveillait une bonne partie de la nuit. Le positif est que malgré la fatigue, j’ai lu beaucoup de livres la première semaine de retour ! Après une semaine un peu compliquée et disons d’adaptation, on a su trouver un rythme. En effet, on est convaincu que dans ces moments là, il faut s’imposer des règles. Dans nos jobs, on avait l’habitude de faire du télétravail de temps en temps donc ça n’a pas été un souci pour nous. Voici notre journée type de confinement :
- 8h30 : réveil / méditation
- 9h : petit dej
- 9h30 : blog et administratif
- 11h30 : sport
- 13h : déjeuner
- 14h : blog et administratif
- 16h30 : goûter et jeux de société en famille
- 20h : dîner
- Soirée films, jeux, skype entre amis,…
Il nous paraît important d’avoir un rythme identique chaque jour. On “travaille” deux heures le matin et deux heures et demi l’après-midi (parfois un peu moins, parfois un peu plus). C’est vrai que de passer d’un rythme hyper actif où on randonnait et visitait beaucoup à une vie sédentaire, ce n’est pas forcément évident, surtout pour le corps. On prend l’air dans le jardin plusieurs fois par jour et surtout, on fait une heure de sport avant le déjeuner.
Donc globalement, on vit assez bien le confinement même si c’est sûr, on a hâte de pouvoir sortir au restaurant, prendre un verre avec nos amis,…
Pour le confinement massif, je pense qu’il a fallu réagir vite lorsqu’on a vu que le virus arrivait en France. N’ayant pas de vaccin ou médicament approuvé, il me semble que le confinement des Français était donc la bonne chose à faire. On a certes peut-être agit un peu tard mais il est difficile de prendre une telle décision, notamment compte tenu de l’économie (en général). Je trouve que c’est une bonne chose d’avoir néanmoins autorisé certaines personnes à travailler en respectant les gestes barrières.
Lise à Marseille
Lise a 34 ans, elle est ingénieur du son et blogueuse sur le site Making the road et voici son instagram. Elle a une double nationalité : Française et Danoise. Elle réside en France dans le Sud et est confinée chez elle à Marseille. Voici son témoignage :
Je suis plutôt privilégiée dans mon confinement même si c’est en ville, je possède un petit extérieur. J’ai du annuler un voyage prévu fin Mars pour Copenhague, que j’attendais depuis longtemps et d’ailleurs je suis toujours dans l’espoir d’un remboursement par la Compagnie Ryanair.
Je vis plutôt bien le confinement, malgré le fait que j’ai perdu toute mon activité professionnelle et mes sources de revenus. J’en profite pour lire de superbes livres et réfléchir à mon avenir, travailler sur mon blog de voyages, et réaliser toutes les choses que je n’ai pas le temps de faire habituellement. Pour moi le confinement est plutôt bénéfique mis à part la restriction de sortir et de voyager.
J’ai éliminé toutes les sources de stress, je pratique le yoga et la méditation et mon autre passion le jardinage avec un mini potager urbain en permaculture, j’ai repris la pratique de la musique. Il me manque quand même les contacts et partages humains, mais étant d’une nature solitaire je n’en souffre pas. Je n’ai pas d’avis sur le confinement massif d’un point de vu scientifique, car je ne suis pas spécialiste sur ce sujet, je pense (et j’espère) que cela va changer nos sociétés basées sur le capitalisme et la consommation.
Olivia dans le Vaucluse
Olivia a 44 ans, elle est consultante en communication digitale et auteure du blog voyage et société La fille de l’encre. Elle est confinée à la campagne dans le Vaucluse. Voici son témoignage :
Je vis un confinement très privilégié en famille et j’en ai bien conscience !
Nous vivons en pleine campagne, dans le Vaucluse où nous avons déménagé en juillet 2019, mon compagnon, mon fils et moi-même.
Auparavant, nous vivions dans un petit village aux portes de Montpellier où le confinement aurait été beaucoup plus difficile à supporter.
Cette décision de déménager pour quitter Montpellier a été prise très rapidement, en quelques jours à peine, nous avons fait le choix de quitter nos amis et nos habitudes pour vivre en Provence. Un choix qui a fait suite à de nombreuses réflexions que nous menons depuis quelques mois sur le devenir de notre planète. Nous ne sommes pas collapsologues mais pour autant, mon compagnon et moi-même sommes persuadés que l’effondrement se rapproche et qu’à tout le moins, les crises et catastrophes environnementales et sanitaires vont se multiplier. Toutes les études vont dans ce sens et comme les comportements humains et économiques ne varient pas beaucoup, rien de pourra faire barrage malheureusement à la dérive.
L’année dernière, nous avons tenté de mener à bien avec des amis un projet d’habitat participatif. Malheureusement, c’est un projet qui reste compliqué à mettre en place et nous avons été contraints de le laisser de côté. Mais il nous semblait important de se protéger de l’avenir et c’est dans le Vaucluse, près de la famille de mon compagnon, que nous avons pensé que nous y arriverions le mieux. Les prix de l’immobilier y sont moins élevés qu’à Montpellier et nous avions envie de plus de nature. Là, au milieu des champs, nous sommes servis !
Lorsque nous avons annoncé cette décision à nos proches, nous avons senti une pointe de mépris. Nous allions devenir des gens de la campagne… de quoi allaient être faites nos journées loin de la ville, comment survivre alors que nos voisins seraient des paysans ?
C’est incroyable comme la ruralité entraîne avec elle encore une image péjorative ! Pourtant aujourd’hui, alors que nous sommes contraints de rester chez nous, notre choix est plus que jamais le bon ! Pour notre famille.
La campagne ne nous empêche pas d’avoir peur, de nous angoisser pour l’avenir, notre famille ou nos amis, de trembler pour le personnel médical et s’impatienter de pouvoir sortir à nouveau mais vivre confiné en écoutant le chant des oiseaux est tout de même plus facile.
Alors oui, nous sommes privilégiés là où nous avons été moqués voir un peu méprisés par certains. Une revanche ? même pas ! Juste la satisfaction de vivre une vie plus simple, en harmonie avec nos valeurs.
Nous avons déménagé pour nous protéger. Jamais nous ne pensions en avoir besoin si vite, si violemment. Quant à la suite de cette crise ? Nous redoutons la seconde vague puis la crise économique inévitable, qui risque d’être terrible … travaillant dans la communication digitale, un budget qui saute souvent en période de restrictions économiques, les prochains mois seront certainement difficiles. Alors, nous commençons notre potager 🙂
Yves à Montélimar
Yves a 42 ans, il est Français. Il est actuellement confiné avec son père à Montélimar dans la Drôme. Voici son témoignage :
Je suis dans un appartement en ville avec mon père que je suis venu soutenir car il fait partie des personnes à risque. Quand le confinement a commencé, j’étais à Paris, je devais aller à Nantes pour une semaine et ensuite en Belgique pour 15 jours.
J’ai plusieurs métiers : Tour Leader (guide accompagnateur), Lifeguard et parfois je bosse en marketing. Je ne travaille plus depuis le début du confinement. Je ne fais plus du sport en extérieur alors que j’en faisais tous les jours et je ne vois plus personne. Mais je ne suis pas le seul.
Alors pour le moment je vis bien le confinement même si ici en France on est confiné depuis le 15 mars avec quand même le droit de sortir 1h par jour. Mais je ne sors pas sauf une fois tous les 15 jours pour faire les courses afin d’éviter les risques de contracter le virus (plus pour mon père que pour moi).
Je profite du confinement pour faire des choses que j’avais beaucoup reporter comme trier tous mes emails stockés depuis des années, créer du levain, reprendre contact avec des amis, etc. Alors le matin, je trie des mails, je lis des articles sur le net tout en écoutant les infos, je prépare le repas. L’après-midi je regarde un film. Puis je refais un peu comme le matin. Et je fais une séance de sport en intérieur.
Psychologiquement cela me laisse de marbre. J’ai fait un an de service militaire et j’avais eu l’impression d’être confiné un an donc là un mois c’est rien. Mais je serai content quand cela sera fini. La première chose que je ferai sera d’aller chez le coiffeur et ensuite une sortie à vélo au soleil. Sentir le vent, le soleil et le parfum de la lavande…
Psychologiquement ce qui est le plus énervant c’est de voir un gouvernement qui tatillonne et n’est pas à la hauteur en terme de communication et prise de décision. Et aussi de voir le nombre de «sachants» qui propagent des fakes en tout genre. On aurait pu penser que ceux qui ne savent pas fermeraient leur bouche et ne feraient pas suivre des parutions plus que nons fondées. Mais non ! Et je pense que c’est aussi cela qui plombe le moral des gens: les fakes et contre fakes !
Alors le confinement massif comme en France cela fait bien rire. En théorie c’est ce qu’il y a de plus efficace. On contrôle tout le monde et on sépare pendant 14 jours ceux qui sont atteints. Et personne ne se promène dans les rues.
Or en France c’est comme on dit ni fait ni à faire. Tu es confiné mais certains peuvent sortir travailler. Les autres peuvent aller faire leurs courses sans restriction de temps. Et bien sur tu peux aussi aller te balader 1 heure chaque jour. Et je ne parle même pas des gens qui s’en moquent et se regroupent sur les bancs dans les quartiers. Le confinement massif n’a d’intérêt que s’il est rigoureux. Et pour être rigoureux dans un pays comme la France où beaucoup ne supportent pas l’autorité, il faudrait être hyper répressif mais nous sommes un pays qui n’admet pas le répressif.
Donc notre confinement même si les médecins disent qu’il a beaucoup aidé à freiner le virus, je pense que c’est bidon car sans contrôle à la hauteur. Et on jugera son efficacité un mois après le déconfinement. C’est là qu’on verra si le confinement avait vraiment stoppé le virus. En attendant je suis respectueux des règles de mon pays et du travail des soignants donc je reste chez moi.
Eloïse et Luc du côté de Perpignan
Eloïse & Luc ont la trentaine. Ils sont photographes et vidéastes. Voici leur blog voyage l’œil d’Eos et leur instagram. Ils sont Français et sont actuellement confinés dans le sud chez eux, du côté de Perpignan (66). Voici leur témoignage :
Nous sommes confinés là où nous habitons lorsque nous ne sommes pas en déplacement.
Nous n’avons pas à nous plaindre car nous avons accès à un jardin, nous faisons donc partis des « privilégiés » du confinement. Cependant, comme pour tout le monde, cela a chamboulé nos vies. Nous avions des voyages de prévus de mars à mai, en Guadeloupe, en Espagne et en France et nous avons dû tout reporter.
Nous sommes chacun photographe et vidéaste, la création de contenu fait donc partie intégrante de nos métiers. Comme tout l’univers créatif, tout est plus ou moins au ralenti. Les projets ne sont pas annulés heureusement mais reportés. Cela se traduit forcément par un manque à gagner, beaucoup de contrats sont en stand-by et le flux de nouveaux contrats est limité. Nous nous focalisons donc également sur des projets personnels pour occuper notre temps.
Ce n’est pas évident tous les jours, mais heureusement pour nous, nous avons également beaucoup de récits à écrire sur le blog par exemple. De quoi remplir une partie de notre planning durant le confinement. Et puis au final, dans ce genre de job, la création digitale, le travail ne s’arrête jamais. Nous avons toujours des projets à terminer, commencer, etc. La différence avec le confinement c’est que l’on peut enfin se consacrer à tout ce que l’on met généralement de côté par manque de temps, parce que ce n’est pas « urgent ». Nous n’allons pas dire que la situation actuelle est une bonne chose, mais cela nous permet de réorganiser notre temps de travail différemment. On s’accorde davantage de moment pour soi, on vit sans doute avec moins de pression au quotidien puisque tout fonctionne au ralenti.
D’un point de vue psychologique je dirai que ce confinement ne nous affecte pas tant que cela dans le sens où nous avons l’habitude de travailler enfermés, face à nos ordis. Ce qui manque tout de même ce sont les pauses à l’extérieur pour s’aérer l’esprit. Aller faire une randonnée en montagne, se promener au bord de mer… Mais c’est un peu compensé par le fait que l’on vit sur un rythme plus lent, avec moins de stress. Ça nous permet sans doute de tenir le coup plus facilement. Je n’imagine pas vivre la situation avec une surcharge de travail et des dossiers urgents à boucler, sans pouvoir s’octroyer des moments à l’extérieur ce doit être très difficile à gérer sur le long terme. Quoiqu’il en soit nous devons composer avec ces changements car je doute que la situation s’améliore du jour au lendemain. Nous devrons réadapter totalement nos modes de vies pour « l’après Covid-19 ». La vie reprendra son cours petit à petit mais c’est certain qu’elle ne sera plus comme avant…
Marie à Tours
Marie a 29 ans. Elle est créatrice du site Perspectives de voyage. Travel Planner, elle tente de sauver son entreprise malgré le confinement. Elle est confinée à Tours en Indre et Loire. Voici son témoignage :
J’ai quitté, il y a maintenant plusieurs mois, mon CDI en région parisienne pour vivre de ma passion du voyage. Après 10 ans à Paris à vivre dans quelques mètres carrés au rythme métro-boulot-dodo, j’ai profité de ce changement de vie pour me réinstaller dans ma région natale.
C’est avec passion et beaucoup d’investissement personnel que j’ai développé mon activité de Travel Planner, pour accompagner les voyageurs dans l’organisation de leurs séjours partout dans le monde. Malgré les doutes personnels, ceux des proches qui ne comprenaient pas mon projet, j’ai travaillé sans relâche pour essayer de me faire connaître et développer mon activité. Et puis enfin, début 2020, mon activité à commencé à prendre de l’ampleur. J’ai commencé à entrevoir la possibilité de vivre du métier que je m’étais construit. Les commandes étaient là. Les clients étaient là. Le chiffre d’affaires était là. Et le coronavirus a débarqué…
J’ai tout d’abord refusé de voir la réalité. Les commandes annulées ? Tant pis, ils reviendront quand tout cela sera terminé. La chute des fréquentations du site internet ? Cela repartira dans quelques semaines, ce n’est que temporaire. Et puis, petit à petit, je commence à comprendre. Comprendre que le cours normal de nos vies, que les voyages, ne reprendront pas avant de longs mois. Que les clients ne reviendront pas avant de longs mois.
Même si cette réalité est dure, je sais que je suis loin d’être la seule à être impactée. Le personnel soignant est en première ligne. Certains ont perdu leurs proches. Toute l’industrie, toute l’économie est touchée.
Alors je ne baisse pas les bras. Je prends le temps de créer les contenus que je n’avais jamais eu le temps de réaliser. Je réoriente ma stratégie sur les voyages en France. Je me bats pour survivre et rester visible. Je n’abandonnerai pas car ce projet est au cœur de la nouvelle vie que j’ai décidé de me construire. Et je suis déterminée à le faire éclore, coûte que coûte.
J’ai la chance désormais de vivre dans un appartement plus grand, avec une terrasse et un petit jardin. Je me dis qu’en quittant Paris, j’ai au moins gagné ça : le confort de vivre dans un environnement agréable qui permet de rendre le confinement plus supportable. Je peux travailler sur mon transat, au soleil sur ma terrasse. Car c’est ma manière de gérer la crise : travailler encore plus, chaque jour, même le weekend, pour que les journées passent plus vite et pour mettre à profit ce temps qui nous est donné.
Solenn et James en Gironde
Solenn et James ont 39 ans, ils habitent en Gironde, au Porge et ils ont une école de surf. Ils ont aussi un blog voyage TripandTwins.com et voici leur instagram @tripandtwins avec notamment les stories « Home » à la une. Voici leur témoignage :
Grâce à notre rythme saisonnier nous pouvons voyager plusieurs mois l’hiver avec nos enfants, des jumeaux de 5 ans. Cet hiver nous étions en Birmanie puis aux Philippines, où nous avons commencé à entendre parler du coronavirus. Nous n’avons pas été trop impactés pendant notre voyage, excepté le fait que nos vols retour ont été annulés (nous étions censés passer par Hong Kong et Pékin). Nous nous sommes posés beaucoup de questions sur la meilleure manière de rentrer, pour que cela ne nous ruine pas, et pour ne pas se retrouver confinés à notre retour.
A ce moment il n’y avait que peu de cas en France, et les étrangers qui arrivaient de certains pays étaient mis en quatorzaine. Après 3 mois non stop avec nos enfants, on avait juste envie qu’ils retournent à l’école pour être tranquille ;). Nous avons donc trouvé le moyen de rentrer chez nous sans souci (via Dubaï et Lisbonne), les enfants sont retournés à l’école. C’est en se reconnectant à notre vie quotidienne et aux informations que nous avons pris la mesure de la situation planétaire. Le virus était finalement partout, et la situation devenait plus que tendue en France, ce que nous n’imaginions pas depuis nos plages de rêves des Philippines !
10 jours après être rentrés nous nous retrouvions donc confinés, le 17 Mars.
Au quotidien nous vivons bien cette situation de confinement, nous avons la chance d’avoir un jardin, les petits jouent bien ensemble, on s’organise à tour de rôle pour leur faire faire des activités, et on fait des choses qu’on n’aurait pas pris le temps de faire correctement avant. Grâce aux voyages nous sommes habitués à être ensemble sur de longues périodes, dans des conditions parfois inconfortables et fatigantes, donc être à la maison, avec de la place pour courir, tous les jouets à disposition et les multiples ressources numériques dont on dispose c’est franchement gérable.
Ce qui est plus inquiétant concerne notre activité professionnelle, puisque nous étions censés ouvrir début Avril notre école de surf en Gironde. Tous les groupes scolaires qui devaient venir au printemps ont annulé leur venue, et nous n’avons aucune info sur une date probable de réouverture de notre structure, à tel point que nous n’avons pour l’instant rien remis en place ! Les plages sont actuellement fermées, nous ne savons pas quand elles vont rouvrir. Et si elles rouvrent, sous quelles conditions cela va-t-il se faire ? Pourront nous enseigner le surf ? Les groupes devront-ils être réduits ? Nous n’en savons absolument rien. De plus, nous organisons des surf camps, des formules surf avec hébergement pour adolescents en juillet, et pour adultes en Août. L’hébergement se situe au camping, qui pour l’instant est lui aussi fermé, et sans date connue de réouverture. Bref, pour nous comme pour beaucoup de monde, la situation est tellement floue qu’on ne peut rien prévoir.
On a décidé d’arrêter de paniquer, on ne peut rien contrôler donc on laisse faire, on profite de nos enfants, et on verra ce qui nous attend pour la suite.
Eux aussi se sont intéressés au sort des confinés et ont publié un article sur leur blog avec des témoignages de familles voyageuses confinées à l’autre bout du monde.
Globe-trotteuse, digital nomade et créatrice de contenu, Emily parcourt le monde et partage ses passions pour le voyage et le cinéma ainsi que ses bons plans.
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